L’affaire Peer n’en finit plus de rebondir. Bien que la WTA ait sanctionné les organisateurs du tournoi de Dubaï et qu’Andy Ram ait obtenu son visa pour le tournoi masculin, Andy Roddick, tenant du titre, a décidé de boycotter l’événement.
par Nicolas Cerbelle, le 21-02-2009
En refusant d’accorder en début de semaine un visa à Shahar Peer, sous prétexte de sa nationalité israélienne, les organisateurs du tournoi de Dubaï ont déclenché une vive polémique, assortie vendredi d’une sanction financière record de la part de la WTA. L’institution, qui avait laissé entendre qu’elle pourrait purement et simplement rayer de son calendrier l’épreuve émirienne, a finalement infligé une amende de 300 000 dollars au motif de «manquement aux règles du circuit». Peer recevra pour sa part la somme de 44 250 dollars, soit les gains qu’elle avait obtenus à Dubaï l’an dernier en simple et en double aux côtés de sa partenaire, Anna-Lena Groenefeld, indemnisée pour sa part à hauteur de 7 950 dollars.
La WTA joue les redresseurs de torts
«Les décisions que nous avons prises aujourd’hui (vendredi) ont pour but de redresser les torts subis par Shahar Peer, victime d’une politique injuste et discriminatoire de la part des Emirats arabes unis. Elles ont aussi pour but d’envoyer un message clair, à savoir que notre organisation ne tolèrera aucune discrimination de quelle que sorte que ce soit, et que ce qui est arrivé n’arrivera plus, ni aux Emirats ni ailleurs», a expliqué le directeur général de la WTA, Larry Scott, dans un communiqué. Les organisateurs se sont vus par ailleurs imposer trois conditions. Primo : que tous les joueurs aient le droit de prendre part au tournoi, quelle que soit leur nationalité (rappelons par ailleurs qu’Andy Ram a obtenu son visa pour le tournoi masculin sous la pression de la Fédération internationale de tennis). Deuxio : que la délivrance d’un visa à un joueur israélien soit fournie aux autorités du circuit huit semaines avant le début du tournoi. Tertio : que Shahar Peer bénéficie d’une wild-card pour le tableau principal en 2010, quel que soit son classement.
Suède-Israël à huis clos
L’argent ne soigne cependant pas tout les maux et Peer peut s’estimer à raison victime de discrimination même si le directeur du tournoi, Salah Tahlak, avait justifié son choix par peur de représailles après la récente offensive du Tsahal (armée israélienne) dans la bande de Gaza. L’incident «diplomatique» a en tout cas fait tâche d’huile sur la planète tennis. Le conseil municipal de Malmö a ainsi décidé que le premier tour de Coupe Davis opposant la Suède et Israël début mars, se déroulera à huis clos, la sécurité des spectateurs ne pouvant être garantie. Une campagne «Stop au match» a en effet été lancée en Suède et des milliers de manifestants sont attendus aux alentours de l’enceinte pour l’occasion.www.sport24.com