Les marchés d’actions européens plient dangereusement à mi-séance, les indices Dow Jones Stoxx 600 et FTSEurofirst 300 affichant des plus bas de six ans. Les investisseurs redoutent de nouvelles augmentations de capital et des nationalisations de banques sur fond de dégradation de l’économie mondiale. Certains analystes parlent désormais de capitulation des marchés alors que les indices new yorkais ont enfoncé hier leurs plus bas de clôture du 20 novembre dernier, le nombre de chômeurs indemnisés ayant atteint un nouveau record aux Etats-Unis. Dans la zone euro, l’activité a touché un plus bas en février, selon l’indice PMI établi par Markit.
Du côté des valeurs, les banques sont fortement touchées, l’indice DJ Stoxx du secteur en Europe abandonnant 5,6%. UBS chute de 17%%, tandis que Barclays et BNP Paribas cèdent environ 6%. Toujours dans le secteur financier, Axa décroche à la suite de l’abaissement de la perspective de sa note. Saint-Gobain abandonne 16% après l’annonce recapitalisation dont le prix de souscription présente une décote de près de 50% par rapport au cours de clôture d’hier. Lafarge, qui a annoncé une augmentation de capital attendue, limite ses pertes.
A midi dix, le Cac 40 recule de 2,94% à 2.788,27 points dans un volume d’affaires relativement étoffé de 1,38 milliard d’euros traités sur les valeurs de l’indice. L’indice européen Dow Jones fiche_bourse DOW-JONES, Paris Stoxx 600 cède 5,05% à 178,34, au plus bas depuis avril 2003. A Londres, le Footsie perd 2,48% à 3.918,67 points et, à Francfort, le Dax baisse de 3,39% à 4.072,22 points. A New York, le contrat future mars sur indice Dow Jones abandonne 118 points à 7.344.
Sur le plan macro-économique, les indices PMI flash d’activité en France, en Allemagne et dans la zone euro ont atteint des plus bas record en février, tandis l’indice synthétique du climat des affaires mesuré par l’Insee a touché un plancher inédit depuis sa création en 1976.
Une seule statistique américaine est attendue cet après-midi : les prix à la consommation de janvier à 14h30.
Du côté des matières premières, le baril de brut léger américain cède 1,31 dollar à 38,17 au lendemain d’un bond de 14% consécutif à la baisse surprise des stocks aux Etats-Unis. La dégradation continue des indicateurs économiques renforce les craintes de ralentissement de la demande. L’euro reprend quelques fractions à 1,2622 dollar alors que Jean-Claude Trichet a indiqué qu’une politique de taux zéro présente un certain nombre d’inconvénients. Intervenant devant l’European American Press Club de Paris, il a par ailleurs déclaré que la BCE est extrêmement attachée à la lutte contre le protectionnisme.
Saint-Gobain chute de 16,22% à 23,45 euros. Le fabricant de matériaux de construction a accusé une baisse de 9,5% de son bénéfice net courant 2008 à 1,91 milliard d’euros. Le groupe propose un dividende réduit de moitié à 1 euro par action. Il a par ailleurs annoncé une augmentation de capital de 1,5 milliard d’euros garantie à 100%. Le prix de souscription est de 14 euros, à comparer à un cours de clôture de 27,99 euros hier soir. Saint-Gobain indique néanmoins que Wendel n’a pas pris de décision quant à sa participation à l’augmentation de capital. Le holding détient 21,19% des actions Saint-Gobain. Wendel lâche 16,40% à 26,71 euros. Le groupe a fait état d’une hausse de 14,9% de son chiffre d’affaires 2008 à 5,41 milliards d’euros.
Axa abandonne 13,65% à 8,76 euros. Standard & Poor’s a abaissé la perspective de la note de l’assureur de stable à négative en raison d’une baisse possible des résultats des branches assurance vie et gestion d’actifs. Le titre pâtit par ailleurs de craintes d’augmentation de capital alors que le groupe a annoncé son intention de demander à ses actionnaire d’autoriser une possible émission d’actions de préférence. Un porte-parole d’Axa a démenti envisager une augmentation de capital.
Les banques reculent dans le sillage de leurs homologues américaines, lesquelles ont pâti des craintes de nationalisation de Citigroup et de Bank of America. BNP Paribas perd 5,83% à 23,07 euros, Crédit Agricole 7,85% à 7,39, Dexia 4,74% 2, et Société Générale 6,47% à 22,59.
Peugeot lâche 4,72% à 13,90 euros alors queMoody’s a abaissé les notes de crédit du constructeur automobile avec perspectives négatives. L’intermédiaire cite notamment la détérioration du résultat opérationnel du groupe.
Lafarge cède 1,68% à 36,20 euros. Le numéro un mondial du ciment a vu son bénéfice net 2008 s’apprécier de 3% à 1,71 milliard d’euros hors éléments exceptionnels (cession de son activité Toiture et de sa division Ciments et Granulats & Béton en Anatolie centrale). Le chiffre d’affaires progresse de 8% à 19,03 milliards (+14% à change constant). Le groupe propose un dividende de 2 euros par action, contre 4 euros versés au titre de 2007. Lafarge va procéder à une augmentation de capital de 1,5 milliard d’euros, ajoutant que ses deux principaux actionnaires GBL et NNS Holdings se sont engagés à souscrire à hauteur de leurs participations respectives.
Sanofi-Aventis plie de 1,52% à 45,10 euros. Le fonds tchèque PFF a annoncé la cession de sa participation de 24,3% dans Zentiva au groupe français, assurant à ce dernier la majorité du capital dans le cadre de son offre sur le fabricant de génériques. L’offre de Sanofi-Aventis expire aujourd’hui.
Enfin, Club Méditerranée baisse de 0,47% à 11,64 euros. Le groupe de loisirs a enregistré une croissance de 1,9% de son chiffre d’affaires à 329 millions d’euros au premier trimestre (+3% à périmètre et taux de change constants). Toutefois, les réservations pour la saison pour la saison d’hiver ont diminué de 4% en date du 14 février par rapport à la même période de l’exercice précédent.